JOURNAL DE BORD de Michèle
:
Samedi 28 Mars 98
Voyage
· Paris Oslo
escale assez longue à
Oslo, possibilité d’aller en ville . Les magasins ferment à
15h le Samedi !
Un magasin vend des cartes
au 1/25000 dans Oslo (mais personne ne le connaît), il se trouve
sur le port « touristique » à l’angle d’une rue, un
peu à D de l’hôtel de ville (quand on est face à l’hôtel
de ville avec la mer dans le dos).
· Oslo-Tromso
Le flybuss peut s’arrêter
à peu près n’importe où sur son parcours si on le
demande. On peut également prendre un taxi, si on est à plusieurs
c’est à peine plus cher.
On se pose à l’hôtel
Nord (confortable, rien à redire).
Les stations statoil sont
ouvertes 24h/24, on y trouve de la nourriture et les bouteilles de gaz.
Celles avec valve ne se trouvent pas partout mais les employés de
la statoil juste sous l’hôtel se font un plaisir d’appeler leurs
collègues pour nous dépanner. Finalement la statoil juste
à côté du grand pont (qui va vers la cathédrale)
possède les fameuses bouteilles !
Pour manger, on a testé
une brasserie (bistrot) dans Tromso . On peut y goûter la bière
locale (pas terrible), l’animation semble démarrer en soirée
mais on est rentré sagement se coucher..
Dimanche 29 Mars 98
Fin du voyage aller.
· Tromso- Lyngseidet
temps gris et humide
Après un copieux petit
déjeuner, visite de mister Hog le matin qui nous apporte les clés
du paradis (heu non de son hôtel de Lyngseidet), affaire peu claire,
l’hôtel est officiellement fermé depuis 2 ans suite à
un incendie dans les cuisines. Habituellement il y a des bungalows mais
cette année des canalisations ont gelé sous terre ! ! donc
pas d’évacuation, pas d‘eau. Son acolyte à Lyngseidet devrait
nous accueillir s’il n’est pas en vadrouille ou en train de roupiller mais
dans le doute nous récupérons une clé. On paye cash
pour 3 nuits (400NOK la nuit pour 3 chambres et une pièce pour cuisiner).
On se met d’accord pour lui rendre la clé et bye-bye.
Le bus part dans l’après-midi(16h).
On profite du peu de temps qu’il nous reste pour visiter le musée
polaire le midi (intéressant, axé sur les explorations Norvégiennes
et sur le Svalbard essentiellement, Entrée 30 NOK les explications
sont en norvégien mais on peut acheter une brochure en anglais 5
Nok). Puis on fait un tour à la cathédrale arctique. Le seul
intérêt de cette ballade est de franchir le pont qui relie
l’île de Tromso au continent. Quelques Eiders mâles font des
avances à leurs dames. L’eau est très limpide dans le fjord
ce qui permet de suivre des yeux leurs plongeons. Retour au pas de course
à l’hôtel, c’est l’heure du bus. Et nous voilà partis,
le temps est bouché, bouché, bouché,... nous voici
face à un bras de mer, le ferry arrive et le bus embarque. Le bar
est ouvert, profitons-en. Quand le bar se vide nous comprenons que la traversée
est terminée, retour au bus et nous arrivons finalement à
Lyngseidet (17h30), notre camp de base, point de départ de nos exploits
futurs !
On est attendu. L’hôtel
est vraiment confortable, et bonne surprise le supermarché Spar
est ouvert jusqu'à 22h. Installation, quelques courses (poisson
congelé, pas moyen d’en trouver du frais - riz -. petit déjeuner...).
Et on se prépare pour le lendemain. Le matériel est étalé
.On répartit en 5 tas de poids équivalent à la Gums
et finalement un peu à la louche ou méthode Michèle
( je sais, Brigitte, c’est pas très scientifique tout ça
mais bon.. c’est vaguement efficace et plus rapide que de tout calculer).Bouclage
des sacs, assez bizarre pour certain(e). De grosses boursouflures en forme
de sac de supermarché apparaissent à la surface d’un sac,
Jean accroche tout à l’extérieur puis s’étonne de
ne pas arriver à remplir son sac. Dodo.
Lundi 30 Mars 98
1er jour à skis.
Lyngseidet-goal bårry
hytta temps doux, très humide (limite pluie, neige),et assez bouché.
Départ 9h arrivée
13h45 dénivellée 600m distance 10km
On se lève vers 7h,
petit déjeuner, on fignole les sacs et vers 9h malgré l’humidité
ambiante, c’est parti. Et ça trace plein Ouest (un peu trop ?) sous
les pylônes de la ligne électrique. On repique au Nord dans
la forêt et ouf un chemin forestier rejoint la petite route repérée
sur la carte et qui nous conduit au derniers chalets de Kua puis on se
dirige vers le replat de Eidnasen. De là, on continue vers le Nord,
le temps se bouche de plus en plus. On atteint le lac de Rotenvikvatnet.
Une perdrix court sur le barrage. Et enfouie sous la neige, une cabane
inutilisable juste à côté (Damhus sur les cartes),
mais on en aperçoit une à l’Est du barrage (à quelques
centaines de mètres) bien dégagée sur une bosse, probablement
fermée et de toute façon non répertoriée comme
refuge.
On attaque notre première
descente, les positions montées sont vivement recommandées
(et le seront souvent par la suite). On arrivera quand même à
faire quelques virages juste avant de déboucher dans le vallon de
Russendalen (orienté Est-Ouest comme toutes les vallées des
Alpes de Lyngen).
On plonge dans le brouillard
à la recherche de la hutte . Brigitte et Paulo traversent le petit
torrent que nous avons longé rive gauche, nous restons sur l’autre
rive et rapidement la cabane est en vue. La hutte est fermée mais
les clés sont au clou à côté de la porte. Il
fait bon à l’intérieur, il y a eu du passage le WE et le
poêle a réchauffé l’atmosphère. On allume quand
même un petit feu et dévorons notre casse-croûte de
midi. Après-midi et soirée tranquilles, personne ne vient
troubler notre quiétude.
Mardi 31 Mars 98
2ème jour à skis.
goal Bårry hytta, très
venté bouché le matin, soleil dans l’après-midi et
le soir.
départ 9h-retour 18h
dénivellée
distance
Après avoir bien regardé
le topo d’Antoine, nous décidons d’aller tenter le sommet «
conseillé » de l’Instinden. Le temps est venté , bouché...On
part encapuchonné, sac léger. On remonte vers le lac de Rotenvik
par la combe descendue la veille puis on pique vers le glacier du même
nom (Rotenvikbreen). La neige est très froide et reste un peu poudreuse.
Jean en trace se retourne un peu inquiet de l’itinéraire prévu
car un couloir raide se trouve là où il se dirige. Petit
coup d’œil sur la carte, ça passe à droite et non à
gauche. En fait la bible disait « remontez ce glacier rive gauche
», ce qui s’est déformé en remontez à gauche.
Finalement ça passe dans une petite pente un peu raide (mais beaucoup
moins que le couloir), longeant de beaux séracs et nous voilà
sur la partie débonnaire du glacier qui remonte en pente douce jusqu'à
un col (1400m). Le ciel se dégage depuis que nous avons attaqué
le glacier. Au col, la vue est splendide. Au sud, le plateau glaciaire
du jekkavari bouche l’horizon et juste sous nous, très bas, le fjord
ouest de la vallée séparant la péninsule du Lyngen
en deux. Juste au dessus de nous, côté Ouest, l’arête
de l’Instinden, 200m de dénivelée en crampons dans du mixte
avec une pente juste sous le sommet côté sud un peu raide.
Il est déjà 14h, le vent s’est un peu calmé mais pour
combien de temps....bref, toutes les excuses classiques sont là
et je suis comme les autres, je n’ai aucune envie d’y aller. Et en plus,
mais ça c’est le bol, heureusement qu’on n’y a pas été
car le vent s’est franchement remis à souffler un quart d’heure
après.
Descente jusqu’au bas du glacier,
non sans avoir admiré au passage le magnifique raccourci prévu,
une petite face nord bien raide descendant directement sur le col Riehppi
(909m). On remet les peaux et nous voilà à ce col. Le vent
souffle très fort de l’est, la neige est lissée par le vent
et brille en surface. On descend comme on peut. Et hop, Brigitte fait une
tentative de surf sur coulée mais trouve plus stable de s’asseoir
dessus. Belle lumière du soir dans le vallon Fastdalen, quelques
bouleaux apparaissent dans le bas et on rejoint notre vallée. Une
petite cabane bien mal en point domine le confluent. On pousse jusqu'à
notre cabane. Allumage du poêle, des réchauds, rangements
des affaires ...et dodo.
Mercredi 1 Avril 98
3ème jour à skis.
goal Bårry hytta-camp
1, bien frais le matin, très venté avec du soleil toute la
journée
départ 8h arrivée17h
dénivellée distance
On se lève tranquillement
vers 6h, le soleil brille, nous nous préparons pour la traversée
du plus grand glacier des Alpes de Lyngen!
Au début nous "remontons"
le long de la rivière gelée, quelques fleurs de givre essaient
de s'épanouir mais elles restent maigrelettes. Ce fond de vallée
est pratiquement plat et la montée commence véritablement
quand nous bifurquons au Nord dans la combe morainique longeant la rive
gauche d'un glacier. La chute du glacier est très chaotique. Heureusement,
une petite bande sans crevasse ni sérac permet sa remontée
(toujours rive gauche). Le vent souffle par rafales en tout sens! Nous
débouchons sur une partie plus plate avant un col (Lenangsskardet)
et recherchons un vague abri pour le déjeuner. Nous nous calons
contre une barre rocheuse, un peu à l'abri des courants d'air, face
au soleil. Rillettes au menu! Et on repart, attention au col ne pas descendre,
bien lire la bible, le verset correspondant nous dit de rechercher un couloir
à droite (à l'Est) masqué par une barre rocheuse.
Quand on le sait, le passage est facilement repérable et l'on s'y
dirige à grands pas. Les dix à vingt derniers mètres
nous obligent à déchausser les skis, et nous voilà
au col. On voit la mer des deux côtés, et le glacier de Strupbreen
est vraiment vaste et peu pentu. Et la descente commence. De grosses zones
de crevasses se contournent facilement par la gauche, mais vers le bas
, ça se complique. Sur la gauche, une zone de séracs est
collée contre les rochers de la rive et domine un petit lac (Strupvatnet).
C'est là que nous devons bifurquer pour remonter notre vallée
Est - Ouest suivante. Nous tirons donc à droite comme recommandé...mais
surprise nous tombons sur une autre zone de crevasses en glace bien bleue.
Tant pis, nous sommes obligés de remonter de quelques mètres
pour passer franchement rive droite et traverser sur un replat sous cette
zone juste à la hauteur de notre bifurcation. Campe t'on ici ou
un peu plus loin? J'ai peur de l'air frais du glacier et nous remontons
au lac suivant juste sous le col (600m). Campement sur le lac côté
Ouest pour avoir le soleil au réveil, car il ne nous a pas quitté
de la journée et on veut croire au beau temps. Paulo creuse un trou
au milieu du lac, va t'il rapporter du poisson? Non, juste de l'eau. Pourtant
nous sommes le premier Avril, alors Paulo! Je me glisse sous la tente,
les autres musardent dehors. Repas du soir, dodo.
Jeudi 2 Avril 98
4ème jour à skis.
camp 1- Sorlenangen, couvert
toute la journée
départ 9h - arrivée
17h30 dénivellée
distance
Pas la peine de se lever trop tôt vu la fraîcheur du pays, un réveil vers 7h nous convient. Paulo débouche le trou d'eau, on se prépare, le temps est couvert mais pas mauvais. On remonte vers le col situé en gros à égale distance des côtes Est et Ouest reliées par la vallée, le soleil tente une percée. Puis on attaque la descente en cherchant l'attaque du couloir que l'on doit remonter au Nord. Quelques lacs (Strupskardvatnan) dans cette vallée assez encaissée. Au Sud, à l'ouest du col débouche le glacier descendant du col (Lenangsskardet) que nous avons franchi hier, c'est raide avec de beaux séracs, on comprend vite que ça ne peux pas passer, autour ce ne sont que des parois encore plus infranchissables. Côté Nord, c'est tout aussi raide, grâce au topo d'Antoine, nous repérons une pente de neige bien raide et le fameux couloir au dessus. Nous attaquons la pente à skis, c'est raide et gelé. Rapidement nous voici en crampons, skis sur le sac, John Tab et Bernard à la trace qui bien sûr enfonce maintenant. Une belle plaque à l'attaque du couloir! Et un dernier rayon de soleil et un grand coin de ciel bleu nous font croire au beau temps. Un quart d'heure plus tard toujours dans notre pente le temps se bouche définitivement. Le couloir débouche dans une combe suspendue un peu moins raide conduisant au col. Il est midi, pause casse-croûte au bas de cette combe. On passe le col, première à droite pour franchir une crête à l'Est et belle descente sur glacier, dommage qu'on ne voit plus le relief. On bifurque dans le vallon vers le Nord Est avant le bas du glacier. On remet ensuite les peaux pour une petite remontée, on "dépeaute" pour finir la descente qui débouche dans le Reindalen. 300m à remonter pour basculer côté ouest et descendre enfin vers Sorlenangen que l'on atteint à skis en se laissant glisser doucement. Un passage de torrent et on perd Brigitte, que l'on retrouvera en bas sur la route, on y était quasiment. Et là, il fait gris humide. Entre la route et le fjord, une bande de 10 à 20m de large peu accueillante pour camper, de l'autre côté des habitations, il faudrait remonter un peu pour camper. Alors on se renseigne. Y-a t'il un dortoir?...allez demander à l'école...l'instituteur est quelque peu surpris.. vous pouvez camper où vous voulez...Jean insiste:.oui, mais y a t'il un dortoir quelque part? perplexe, il se renseigne....et c'est gagné, une grande pièce chauffée pour nous, nous n'osons pas abuser quand il nous propose les douches. Repas, on se couche, heureusement pas tous car à peine s'est-on glissé dans le duvet que l'instituteur vient nous rendre visite avec des toasts au saumon! Tout le monde debout, c'est délicieux, on discute un peu. Il a péché lui-même le saumon dans le Finmark (région de lacs et de rivière tout au Nord de la Norvège ou Laponie Norvégienne) et l'a salé. Il est originaire de la région. Après quelques années comme moniteur de piscine (eh oui il y a une petite piscine couverte!) il s'est reconverti et est maintenant instituteur. Il n'enseigne pas toutes les matières comme en France, il est spécialisé en maths, biologie, Norvégien et sports. L'école accueille 140 enfants (200 il y a quelques années mais une nouvelle école a été ouverte dans le Nord de la presqu'île), pour une population de 2000h pour la partie nord de Lyngen. Les distractions consistent principalement à partir pécher dans le Finmark à la belle saison ou sur place à chasser. Les perdrix des neiges sont relativement abondantes mais ce n'est pas très bon (à part la sauce d'accompagnement) donc elles sont vendues. Par contre l'élan qui est rare (son territoire est réduit au maigre bois de bouleaux entre mer et montagne) est consommé sur place. La chasse aux renards est facile car ils les nourrissent près des habitations. De temps en temps ils les pistent pour le sport mais généralement rentrent bredouille! Ces renards sont attrapés pour leurs peaux bien qu'actuellement une épidémie de maladie de peau sévisse. Les renards perdent leurs poils.
Vendredi 3 Avril 98
5ème jour de skis.
Nous prenons le bus à
l'école à 8h, une fois qu'il a déchargé sa
cargaison d'écoliers. Les bus de Lyngen sont souvent des bus scolaires.
Le long de la mer, quelques mouettes, huîtriers-pie. Des corneilles
mantelées et des pies le long de la côte également.
Un petit bois de sapin aperçu, ce qui change un peu des bouleaux.
Arrivés à Lyngseidet,
on fait quelques courses et un grand petit déjeuner. Une bonne douche,
et on se prépare à repartir par le bus de 14h30. Il faut
préparer les sacs, le repas de midi (poissons décongelés
, riz, fromage, fruit, café bien sûr!) On part pour
6 jours, les sacs sont de nouveaux bien remplis. Le bus arrive (en retard!),
on descend à Elvevollen. Quelques maisons, une école en haut
du village. C'est de là que part le chemin qui remonte la vallée.
Il est recouvert d'une pellicule de glace, ce qui nous vaut quelques chutes
arrières avant de chausser les skis. Le chemin remonte jusqu'à
un magnifique chalet privé dans la montagne, fermé à
clé. On continue pendant 1/2h, et finalement après 2h de
montée, on plante le camp près de quelques maigres bouleaux.
Il y a un peu de vent, la tente des Valentinois s'envole pendant le montage,
bilan un arceau cassé et la toile un peu déchirée.
Repas, il est 20h30,nous nous couchons avant le soleil.
Samedi 4 Avril 98
6ème jour à skis.
Temps bouché et venté.
On se prépare quand même et on y va. 2h plus tard, nous arrivons vers le col partageant la vallée en sa partie Est et sa partie Ouest et c'est là que nous devons attaquer les pentes Nord raides. En fait, on ne les voient même pas, le vent souffle, on sait que l'orientation est délicate sur la suite du parcours et qu'il n'y a que peu d'endroits où mettre un camp et donc....on s'arrête. Nous ferons une après-midi jeu de société:Yam.
Dimanche 5 Avril 98
7ème jour de skis.
temps bouché le matin,
se dégage dans la matinée et beau temps à partir de
midi.
Discussion sur la météo
annoncée bonne pour aujourd'hui, la retraite est prévue pour
cette après-midi et comme il nous reste 4 jours d'autonomie, on
peut remonter une autre vallée sans repasser par Lyngseidet. Vers
10h, nous partons Bernard et moi vers le Durmålstinden. On s'arrêtera
200m sous le sommet dans la face Sud, trop raide et un peu gelée
et on n'a pas pris les crampons. De plus, on est partis tard et les autres
nous attendent pour descendre. Retour au camp déjà presque
démonté, repas et descente sur Elvevollen. Il fait un temps
magnifique et nous en profitons pour faire une retraite devant la menace
de mauvais temps dans d'excellentes conditions.
Nous attendons le bus en discutant
avec deux gamins du village. Le bus arrive vers 17h, nous descendons quelques
km au Nord à Elveness. Nous venons d'abandonner la traversée
Sud-Nord du massif Imagasi et Jekhavari et allons établir un nouveau
camp de base en cabane donc tout confort dans la vallée au Nord
de ce massif, dans laquelle nous aurions du redescendre.
En 1h, nous remontons par
un sentier à la Kvalvikkhytta (240m). Cinq Finlandais avec du super
matériel glaciaire, des skis de fond et une pulka sont là
.Ils ont installé deux tentes et donc seulement deux d'entre eux
dorment au refuge. Ils approchent les sommets à skis et montent
en crampons, leur super matériel correspond à ce qu'on trouve
à acheter en Finlande. La cabane est confortable, un dortoir avec
6 couchettes séparées, la pièce principale avec coin
cuisine, 2 poêles à bois (1 pour la cuisine) mais pas de réserve
de bois, ni de nourriture. Pas de clé ni de tronc pour payer (ni
de tarif affiché).
Lundi 6 Avril 98
8ème jour à skis.
Temps bouché, neige.
On se lève vers 6h et
plein d'énergie, nous partons en ballade vers 8h. Objectif, un sommet
au sud de la cabane, le Rundfjellet(1413m) ou l'un de ses satellites. Plus
on avance, moins on voit clair, on arrive sur une bosse à 1084m
d'altitude et c'est la retraite. Bonne neige dans le bas de la descente
(en haut également, mais ça manque de pente) et en plus la
visibilité est meilleure.
Encore de la visite au refuge,
trois jeunes norvégiennes viennent passer la nuit et squattent la
salle de séjour ( la chambre à Brigitte!)
Mardi 7 Avril 98
9ème jour à skis
Grand beau, pas de vent !!!
Lever à 6h, le départ est plus rapide que la veille et le moral est déjà très haut. A 7h nous voici sur les skis, objectif : le Jekhavari, point culminant des Alpes de Lyngen. Belle lumière dans le vallon qui remonte doucement vers l'ouest. On traîne, photos ou bien simplement on s'en met plein les yeux, on s'imprègne de soleil après la tourmente de la veille. Un lièvre variable passe, puis c'est l'arrivée vers le premier lac et le deuxième le Rypdalsvatnan, juste sous le bastion du Jekhavari. Vue magnifique sur le Rypdalsbreen qu'il faut remonter pour atteindre le plateau sommital. Qu'il a l'air raide, crevassé et peu enneigé bien sur, des bandes de glace bleue brillent au soleil sur le bas....conclusion, ça peut passer, mais c'est quand même délicat, et comme on a bien musardé pour arriver jusqu'au lac...donc à presque l'unanimité (Bernardo y serait peut être allé) nous décidons de faire un tour par le Vestbreen puis vers le Rundfjellet. Un col évident d'accès facile au Sud du lac conduit au glacier. On le passe vite fait et en haut pause pique-nique en plein soleil sans coupe-vent, c'est la première fois depuis que nous sommes en Norvège. Descente rive gauche en rejoignant la moraine latérale. On atteint un vallon perché (orienté N-S) vers 700m (le glacier devient très chaotique à cette altitude) que l'on traverse pour attaquer les pentes sud-ouest puis sud du Rundfjellet. La partie raide est remontée en crampons puis on rechausse car le sommet est un gros dôme bien plat. Le temps se bouche de plus en plus, le Jekhavari est dans les nuages, on ne verra donc pas le sommet aujourd'hui. Le vent se lève également quand on approche du sommet du Rundfjellet et c'est le sommet, il fait bien frais et nous avons droit à une éclaircie. La descente ne pose aucun problème, d'abord au Sud sur l'arête facile puis une pente raide mais très courte plonge à l'Est et nous basculons ensuite au Nord où nous rejoignons notre bosse d'hier et nous voilà en terrain connu pour finir de descendre. Au passage on admire une harde d'une dizaine de rennes (mâles, femelles et petits très clairs). Arrivée à la cabane vers 19h30, personne ce soir, gros couscous avec petits légumes et trop petite mousse au chocolat (eh oui, j'étais de repas du soir, on l'aura deviné!)
Mercredi 8 Avril 98
10ème jour à skis.
temps mitigé, quelques
averses de neige, du soleil et du vent.
Réveil 6h (mais non ce n'est pas l'armée mais on se couche tôt!). Et on discute sur le temps, le programme, on ne sait trop que penser de cette météo et du bon choix à faire...Finalement on décide de traverser vers Lyngseidet, en faisant un sommet au passage. Brigitte a repéré un sommet à 1304m d'altitude, à l'ouest de la traversée, ce qui nous fait passer par une hutte pour le casse-croûte. Mais en passant sous le versant est du Kavringtinden (1289m), une magnifique trace de godille va modifier le programme (ainsi qu'une légère erreur d'itinéraire qui nous fait couper les pentes de cette montagne un peu trop haut). La face Est est attaquée, puis l'arête N-E gravie à skis. Un skieur en Télémark nous rejoint vers le sommet, il est monté très vite et nous regarde godiller dans la descente. On rejoint finalement Lyngseidet sous une averse de neige.
Jeudi 9 Avril 98
repos
neige toute la matinée,
averses de neige et soleil en alternance l'après-midi.
On est bien au chaud dans notre motel. Promenade à pied l'après-midi le long de la route et de la côte, ça glisse! Les pontons sont sous la neige, quelques passereaux dont des bruants des neiges sont là...Les autres testent l'ambiance pub local et se dépêchent d'écrire leurs cartes postales, le village est mort c'est le Jeudi de Pacques et les magasins sont fermés, seul le Spar ouvrira dans l'après-midi (le Vendredi, même chose, tout est fermé et le Samedi ça ouvre enfin mais avec des horaires réduits). Bon à savoir, pour les transports, c'est pareil, il y a des horaires spéciaux, les ferries commencent à circuler à 11h30 le matin! Certains bus ne circulent pas....Le soir, le temps se met au beau. Coup de fil en France, il fait mauvais, le car Gums du week-end pascal est annulé, Antoine sera à Roissy pour nous accueillir.
Vendredi 10 Avril 98
11ème jour de skis.
grand beau en début
de matinée, le ciel se voile vers 10h puis de nouveau beau.
Tour en ferry, au départ
quelques eiders mâles et femelles pataugent autour du bateau. Puis
c'est la grande traversée avec vue sur le Lyngen. On traverse le
fjord pour faire une ballade à skis au Gavtavárri (1242m)
au dessus d'Olderdalen (légèrement au Sud) après avoir
hésiter avec le Nordmannviktinden(1364m) au Nord. Le relief est
très différent de celui du Lyngen, pas de sommet alpin mais
plutôt des gros tas avec de grands plateaux. On longe le fjord, quelques
séchoirs à poissons sur le bord, quelques cormorans également.
Traversée d'un ruisseau, et ça s'effondre, une peau dans
l'eau qui s'empresse de botter ensuite. Et 1/4h de pause au soleil de gagné,
je gratte puis je bulle en attendant que ça sèche, efficace!
Je repars en courant dans la trace. La neige fraîche est abondante
(50cm environ voire plus par endroit et quelques plaques). Quelques bruants
des neiges par ci, par là. Au bout d'un moment, les deux nanas traînent
derrière en se demandant si c'est bien raisonnable d'aller traverser
cette grande pente au dessus et les gars, pas contrariants font demi-tour
pour nous rassurer. Pique-nique au soleil face au fjord et aux Alpes de
Lyngen. Et godille dans une neige profonde mais légère. On
récupère le ferry. Brigitte récupère son saumon
négocié le matin avec le pilote (saumon qu'il a péché
et fumé lui-même) et s'en va discuter dans le poste de pilotage.
Sujet délicat: la chasse à la baleine qui permet aux marins
des Lofoten de survivre, ou sans risque: les Eiders sont là toute
l'année, les huitriers-pies arrivent tous les ans le 21 Mars à
1h du matin! pour passer l'été. Repas de gala le soir au
motel après une bonne bière au pub du coin. Saumon, puis
renne avec oignon frits, champignons, riz et théoriquement confiture
d'airelles mais je l'ai finie le matin. Nuit moyenne car dur à digérer
tout ça! Et en plus il y a une boite de nuit sous le motel.
Samedi 11 Avril 98
Retour
grand beau .
Soleil toute la journée
et pas de vent! Est-ce enfin le beau temps quand on part? C'était
la pleine lune cette nuit, peut-être y a t'il changement de temps???
Bye-bye Lyngen et retour à
Tromso dans un bus digne des pays de l'Est, les amortisseurs à l'avant
sont cassés. Belle vue sur le Lyngen pendant la traversée
en ferry. Ballade en ville à Tromso pour s'occuper mais tout est
fermé c'est le Samedi de Pacques.
Dimanche 12 Avril 98
Retour en France.
quelques anecdotes qu'on vous
racontera peut être le soir à la veillée :
· chutes en série
sur la glace (ou dès qu’on enlève les skis on se retrouve
avec ses petits pieds et c’est pas stable !)
· Le camping c’est
super ... Et la soupe se renversa 1er épisode
Et la soupe se renversa 2eme
épisode
Puis vint le thé
Et finalement quand on peut
se faire héberger à l’école, c’est pas plus mal.
· Histoires de saumons
encore l’instit, puis
l’ivrogne de Lyngseidet et enfin le capitaine de Ferry