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JOURNAL DE BORD de Michèle

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Baruntse 2011

du 8 Avril au 15 Mai 2011.


 

 


Décollage Vendredi 8 Avril au soir (22h) de Paris pour une arrivée prévue samedi après midi au Népal. Pas de problème de RER, ni d'enregistrement. Nous décollons à  l'heure prévue.

Plus de 8h de Vol entre Paris et Dehli, dans un avion confortable même si la vidéo est plantée, on a de la place pour les jambes.

Un peu de queue pour le transit, mais nous voilà  dans l'avion pour Katmandou. Reste 1h30 de vol. Nous quittons la plaine, mais seuls les pieds des montagnes sont visibles à  travers les nuages. Aucun sommet neigeux, juste des collines.

A notre arrivée à  Katmandou, le bus tata nous amène de l'avion à  l'aéroport où nous attendrons plus de 2h pour obtenir un visa. Heureusement, comme on s'approche de 18h, les employés ont finalement envie de rentrer chez eux et tout s'accélère subitement. Les bagages passent plus vite que nous et tout est sur le tapis quand enfin nous passons la douane.

Mulal nous attend patiemment (il est habitué), il fait nuit maintenant, alors que nous avons atterri vers 14h. Couronnes de fleurs pour nous souhaiter la bienvenue et le racket commence avec un népalais qui nous demandent de lui payer les couronnes (offertes par l'agence) et ça marche, Guillaume lui donne des euros.

Décalage horaire entre Népal et Inde 1/4h !! et entre Dehli et Paris 3h30 pour l'heure d'été, donc aussi pour la période Avril Mai. On met les montres à  l'heure népalaise.

Grande journée, même si le décalage la raccourcit, car je n'ai presque pas dormi dans l'avion. Passage à  l'hà´tel Manaslu pour poser les bagages, grand luxe et diner d'accueil au restaurant avec spectacle de chants et danses Népalais. Bienvenue les touristes !! mais j'avoue que j'apprécie.

Dimanche 10 Avril, visite de Thamel le matin et ministère du tourisme à  midi.

Thamel, c'est des rues avec des boutiques de babioles pour touristes et plein de magasins de sports vendant des contrefaçons, et surtout, comme partout dans Katmandou, de la pollution, du bruit, des voitures, des motos , des vélos, des rickshaws, tous klaxonnant sans arrêt et se faufilant au milieu de piétons. Attention aux billets pour les achats , celui de 500 roupies ressemble à  celui de 100. D'ailleurs, après avoir négocié un chapeau à  100 roupies, je le paye 500 et le vendeur ne me dit rien, bien sûr. Sinon change commode, plein de bureaux de change et facile à  convertir, 1 euro=100 roupies.

Le ministère du tourisme, c'est à  voir aussi. Ce sera la rencontre avec notre officier de liaison, une dame de Katmandou un peu grassouillette en sari qui ne viendra pas avec nous mais se fera payer et enverra même une facture de frais de mission. Le fonctionnaire s'entête à  appeler Antoine "Anthony Jacob", malgré la rectification d'Antoine. Au début , on se demande bien pourquoi, mais le 2ème prénom d'Antoine c'est Jacques. C'est le folklore et la corruption locale. Remise à  tous d'un Khata bouddhiste en soie blanche siglé "welcome to Nepal, Nepal tourism year 2011". De nouveau le soir, "restau touriste" avec chants et danses, mais entre nous et personne ne se plaint car au moins la nourriture est de qualité et pas question de prendre des risques culinaires avant l'expé. Le soir nous rentrons à  pied et à  tâtons dans le noir car il n'y a pas d'éclairage public à  Katmandou et donc tout devient noir à  la fermeture des boutiques. Il ne reste que les phares des voitures et motos qui nous éblouissent.


Lundi 11 Avril, Lukla


départ à  7h pour l'aéroport "domestique" pour y être vers 9h. Nous décollerons vers 11h pour environ 3/4 h de vol

Beaucoup de monde et filtrage à  l'entrée. On comprend rapidement tout l'intérêt de l'agence avec nos quelques 500 kg de bagages, et malgré cela, Mulal et Tsuké notre sirdar ont des problèmes pour faire passer les cartouches de gaz qui prendront l'avion avec nous.

Les compagnies s'appellent yeti ou buddha airline et les vols s'enchainent ce matin. Ce sont des petits avions d'une quinzaine de places et on embarque avec tous nos bagages. Le soleil de Katmandou fait place à  un temps couvert. On rase les collines sculptées de terrasses, même les plus raides. Toujours pas de neige ou de grands sommets en vue, mais voici Lukla, aéroport Tenzing-Hillary et sa fameuse piste qui monte (500 mètres en pente de 12° ). On arrive au ralenti en haut de piste. Nous voici en montagne , 2860m !

Nous retrouvons l'équipe de porteurs et cuisiniers dans un lodge sur le bord de la piste, et pendant que Tsuke répartit les charges, nous prenons notre premier repas cuisiné par l'équipe, du riz agrémenté avec des légumes.

Ciel gris , nous regardons les avions décoller. Puis en début d'après midi nous quittons Lukla pour notre première étape. Trois heures de marche prévues. Nous montons lentement (Bisrati) sous la conduite de Djeke , sirdar adjoint qui ne connait pas le chemin. Passage par Chutanga à  3170 m. Un lodge providentiel à  3320m nous permettra de nous abriter en chemin au moment de l'averse de grêle et en fin d'après midi, nous atteignons le premier campement à  3520m.

Un lodge bien enfumé nous permet de nous mettre à  l'abri. Dehors il fait froid et humide et nous attendons nos affaires. Nous guettons. Quelques yaks paissent. Nous voyons nos premiers rhododendrons népalais, un peu maigrichons et palots. Les porteurs arrivent et nous installent le camp. Le thé chaud nous fait du bien. Nous dinons dans le lodge mais ce sont nos cuisiniers qui préparent. Surprise au dessert un gà¢teau de bienvenue. Le lodge est vraiment enfumé et nous apprécierons les tentes pour dormir.

Nuit avec orage et pluie, et neige en altitude.


Mardi 12 Avril: passage du Zartwa La , altitude env 4600, arrivée à  Thuli Kharka 4300 m

Réveil à  6h avec le "wake-up tea". Départ vers 7h30.

Il a neigé hier et pendant la nuit. Là -haut c'est blanc et la montée au col est bien enneigée. Il fait beau ce matin, c'est agréable. Passage par un premier lodge à  4070m et rapidement nous glissons dans le chemin raide et gelé, puis abordons les premières pentes de neige. J'aperà§ois les premiers bien plus haut dans une traversée toute en neige menant à  un premier col (4530m). Une grande traversée presque horizontale mène ensuite au véritable col (4535m). Les nuages arrivent et je passerai les deux cols dans le brouillard. Le grésil bouche même en partie la trace dans la traversée.

Un minuscule lodge juste sous le col permet aux porteurs de souffler un peu avant la descente. Difficile pour eux, ils glissent avec leur charge de 30kg (et double charge pour certains). Je prête un bà¢ton à  l'un d'eux , mais au Népal, prêter c'est donner et je ne reverrai pas mon bà¢ton. Tant pis pour moi, ca fera des heureux. Je prendrai le bà¢ton de rechange s'il y en a un car Antoine me dit qu'il n'y en a pas. Quand j'arrive au lodge une boule de neige me frôle. Ce sont les gamins du lodge et nous ferons une bataille en bon ordre, les français contre les gamins. Plein d'énergie les gamins et ravis d'avoir trouvé des "copains". Difficile d'arrêter mais au bout d'un moment nous avons besoin de récupérer, on est à  plus de 4000m. On se réfugie dans le lodge. Un deuxième groupe de trekkers arrivent, ils ont réservé le lodge mais nous laissent une petite place pour le diner car dehors, il fait mauvais temps. Ils arrivent du Mera sud, car le Mera central ne se fait pas en ce moment, trop de neige pour faire la trace. Ca fait 13 jours qu'il fait mauvais dans ce coin.


Mercredi 13 Avril: descente dans la vallée jusqu'à  Kote

Etape par mauvais temps. Vu le soleil le matin et en partant mais rapidement le brouillard arrive avec les averses de neige, puis la pluie en descendant. Quelques trouées de ciel bleu accompagnées de quelques rayons de soleil entre deux averses fournissent des éclairages assez féeriques dans une forêt toute moussue. Descende raide, dans la neige au début , puis sur de beaux petits chemins de terre, dans la forêt. Passage par plusieurs lodges, dont un dans lequel nous prenons le lunch (3630m) alors qu'il pleut. Mais descente ca veut dire aussi raidillons à  remonter et quand c'est trop raide des escaliers sont aménagés. Le passage le long de la rivière (3400m) est tout spécialement riche en remontées. Arrivée à  Kote (3600m), un village de Lodges, de belles maisons en pierres taillées bien carrées. Un corbeau croasse sur le fait d'une maison. Une serre en bas du village avec des salades dedans (ou une verdure qui y ressemble).


Jeudi 14 Avril: repos

Guillaume est touché par la diarrhée, Michal un peu aussi. Petite promenade le matin avant le petit déjeuner pour profiter de l'éclaircie qui ne dure pas. A 7h30, les nuages sont là . Brouillard pratiquement toute la journée. Lecture, tarot au programme et visite car un petit autel bouddhiste est érigé de l'autre cà´té de la rivière. Une passerelle y mène.

Les gamins jouent au billard avec des jetons et pichenettes à  la place des boules et cannes de billard. Philippe et Laura font une démonstration de remontée sur cordes peu convaincante. Musique au village , c'est la radio d'un des lodges.

Aujourd'hui c'est le nouvel an Népalais, Mustang café pour tous. C'est fort et pas très bon , mais l'équipe des cuisiniers vient trinquer avec nous , alors ..

Une équipe de trekkers a réussi le Mera central (sans faire la dernière longueur en glace raide), mais il y a quand même des évacuations par hélico pour MAM et tous n'ont pas fait le sommet.


Vendredi 15

Lever 6h, beau temps. Montée à  Tangnag 4300m

La diahrrée progresse et atteint Sam et Laura

Le soleil est présent aujourd'hui presque toute la journée, quelques passages nuageux mais brefs. Sam n 'est pas trop bien et traine derrière, ce qui me permet un détour par un temple perché. Juste un moine qui garde le temple toute l'année, nourri par les dons et d'ailleurs il me montre le tronc. Après un don "généreux", je peux faire une photo et le moine devient plus bavard. Tangnag, c'est principalement des lodges, mais il reste quelques maisons. Un népalais bêche son jardin, mais rien n'est encore sorti de terre, trop tà´t en saison probablement. D'autres rangent la provision de bois. Quelques pigeons et des chocards à  becs jaunes. Il n'y a pas de corbeau ici.

Un lodge est équipé d'un magnifique four solaire, en fait une grand parabole au centre de laquelle on place la bouilloire.


Samedi 16

montée à  Khare 4900m.

Djeke a abusé du Mustang cafe et s 'effondre. Couché au milieu du chemin, Sam lui donne de l'aspirine et un porteur lui prend son sac. Arrivée au village, la nappe est déroulée au sol pour le lunch et le tang chaud. C'est bulle en attendant les porteurs. Sur la nappe pour certains, sur les toits peu inclinés pour d'autres. Les toits descendent bas et sont soit en tôle ondulée, soit en tavaillon ou en lauze, et chauffés au soleil c'est tout confort.

Montée plus ou moins lente pour certains sur la moraine jusqu'au drapeau 5150m. J'y vais hyper lentement.


Dimanche 17

repos à  Khare.


Vue sur le massif du Mera

Balade vers le Mera La pour certains, Antoine et Philippe préfèrent aller courir sur un sommet au loin. Ils reviendront fatigués, aucun n'ayant renoncé à  cause de l'autre. Je suis assez crevée et monte à  peine me balader au dessus du camp vers le Mera.

Neige la nuit.


Lundi 18 avril Passage du Mera la 5415, campement juste sous le col 5300m

Beau temps jusqu'à  10h, neige à  midi, belle éclaircie et orageux la nuit. Montée au CB du Mera (5300m).

C'est reparti sur la moraine. La montée est pleine de neige et certains ont mis les chaussures expé. J'ai réglé mes crampons sur mes chaussures de rando, sage précaution mais ça peut passer sans. La montée sur le glacier est un peu raide et on y va doucement. Ensuite c'est un grand plat crevassé jusqu'au col avec une bonne trace heureusement. Belle vue sur les Mera, mais arrivée au col le temps se gate rapidement. Un lodge est aménagé dans une ruine qui a l'air abandonnée, des murs et une bà¢che bleue en guise toit. Dedans, deux gars sont là  et accueillent les touristes. Ca fait restau, on peut acheter coca etc ..mais pas y dormir. L'évacuation d'eau au sol, une rigole, n'arrive pas à  évacuer le trop plein d'eau et le sol est recouvert d'un mélange eau glace. Des pierres sont posées ça et là  pour éviter de se tremper les pieds et les deux népalais sont pieds nus dans des tongs malgré le froid. On s'installe à  l'intérieur pour attendre les porteurs et cuisiniers, mais finalement, on ira manger sous nos tentes. Dans l'après midi , retour du soleil avec du vent, Guillaume en profite pour aller faire un test de pointes avant sous le col avec ses nouvelles chaussures+ crampons. Retour des nuages le soir et dans la nuit.

Un porteur rentre car léger MAM.



Mardi 19 Ascension du Mera central.6460 m


 

Vue sur l'Everest, le Lhotse, le Makalu

Lever à  1h, départ vers 2h, pas réveillée j'oublie de prendre de l'eau et réveille les cuisiniers qui se sont recouchés.

Deux cordées : Devant Guillaume, Anne Soisig, Tsuke, Philippe et Laura ; derrière : moi, Michal, Sam et Antoine.

Ciel voilé, beaucoup d'éclairs au loin. Camp 5800m atteint vers 4h30, lever du jour 1/4h plus tard. Une cordée démarre du camp d'altitude. Le ciel se dégage. On monte de plus en plus lentement et surtout derrière moi, Michal s'arrête trop souvent. Je tire sur la corde pour essayer de garder un rythme régulier , pas facile et ca me crève. On s'arrete, chacun silencieux boit, grignote ou attend. Le jour se lève et le ciel violet vire doucement au rose pale. On repart. Il fait maintenant grand jour , le temps est beau mais les premiers nuages arrivent rapidement. De grosses montagnes sont bien visibles. Antoine se décorde et me double, pas possible pour lui de s'arrêter tous les dix pas et repartir. Je me retourne, Sam n'est plus là . Michal me dit qu'il s'est décordé. Sam n'est pas en forme et après avoir hésité est descendu sans prévenir..ou bien je n'ai rien entendu. On n'est plus que 2 autant plier la corde, ce que je fais tandis que Michal et Antoine continuent. La cordée de 5 est arrêtée devant, je pense les rejoindre, m'arrêter là  où ils sont et attendre Sam. Mais ils repartent quand je les rejoins et j'attends. Finalement , ce n'est pas Sam qui arrive mais la cordée arrivant du high camp et je comprends alors que Sam est descendu. Je repars péniblement, longue pente douce , ca n'en finit pas .

Guillaume m'engueule en haut car j'ai laissé Sam. Je fais la tronche et ne tente pas le sommet, il reste juste un mur de glace, peut être 20 ou 30m de dénivelé. Mais avant de descendre, je veux savoir quelles sont ces grandes montagnes. Michal me fait un panorama détaillé , peut être trop et Antoine boude parce que de toutes faà§ons il est trop tard pour faire de belles photos, parce que le mauvais temps est là  â€¦ et parce que on est finalement tous crevés car pas encore acclimatés et tout de même à  6400m après une bonne montée. Laura descend avec nous et du coup nous nous encordons. Passage par le camp d'altitude où une cordée présente me signale que Sam a continué la descente vers le CB. Peu de monde au camp d'altitude, une tente et une dizaine de terrasses vides avec la même vue que depuis le CB, mais en remontant sur le glacier, vue sur l'Everest. Il fait encore beau à  ce camp mais le brouillard arrive un peu plus bas et c'est en suivant la trace que nous retrouvons le CB. On avait juste laissé une tente, le matelas et le duvet de Laura. Sam est déjà  reparti, il fait froid à  ce camp, Laura profite du duvet en attendant Philippe, Tsuké arrive et Antoine et moi repartons en laissant Michal et Laura attendre l'autre cordée (qui arrive en fait quand nous partons). Neige l' aprés midi pour rejoindre le prochain camp. La descente passe par un collet à  5100m donc remonte puis redescend jusqu'à  4800m. C'est plus long que prévu et finalement nous croisons l'un des cuisiniers qui vient à  notre rencontre avec tasses et thermos de boisson chaude dans son sac. J'ai tellement soif que j'ai du mal à  boire. Il continue à  la rencontre des autres. Le campement à  Kongma Dingma 4900m est sans neige quand nous le rejoignons, mais ca ne durera pas. Dans l'après midi tout blanchit.


Mercredi 20

Lever 7h, beau temps

Au réveil, le soleil éclaire le camp et fait fondre la faible couche de neige. Je suis levée avant le traditionnel "bonnejour, tea ou coffee" pour profiter de cette belle matinée.

Montée raide au départ du camp pour ensuite rejoindre la vallée principale que l'on suit. Au fond dans l 'axe, l'impressionnante face S du Lhotse. Au fond de la vallée, un petit filet d'eau remplit par endroit d'herbe et d'algues vert tendre contrastant avec le brun marron des rochers et des herbes enfin libérées des neiges, se transforme en lac asséché recouvert d'étranges plaques de neige. Antoine est malade (toux). Et déjà  quelques sommets de plus de 6000m nous dominent.

Peu de dénivelé, Djeke joue au pot de colle et perd mais j'oublie mes gants en essayant de trouver un endroit tranquille.

campement à  Seto Pokhari 5000m et pour la première fois, sortie de la tente mess.


Jeudi 21

Montée au CB Baruntse.5450m.


 

Vue sur l'Amphu Labsta, par où nous repartirons, tout à droite la face W du Baruntse

Sam n'est pas bien aujourd'hui et reste un peu derrière. Trois porteurs nous quittent et je leur donne leur pourboire, mais 2 billets sont collés et un porteur aura 500 roupies de plus que les autres, pas bien me dira Tsuke, j'aurai du le laisser faire. Antoine n'est pas content non plus. On a donné un pourboire trop élevé. Personne au camp de base, on est la première expé sur place. Montage du camp, avec piochage des emplacements pour enlever les pierres et avoir des emplacements "grand confort". On s'installe sur les meilleures places, sans neige et sans mare d' eau. Anne Soisig dirige, notice en main, le montage de la tente mess du camp de base, pas la même tente que la veille, quel luxe !!

Devant nous, la face W du Baruntse, le col W, et des montagnes tout aussi imposantes, formant tout un amphitéatre de faces raides. Derrière nous la vallée par laquelle nous sommes arrivés et plus loin derrière toujours vers l'Est de nouveau des montagnes, moins hautes que le Baruntse. Au nord, la brèche de l'Amphulabsa par laquelle nous repartirons si les conditions le permettent.

Beau temps matin et soir, nuageux le midi (et donc tarot sous la tente) et retour du beau en soirée. Belle lumière du soir.

lumière zodiacale sur l'horizon à  l'est en début de nuit que l'on prend au début pour la lumière d'une ville (Namche ?), mais il n'y a pas de ville.


Vendredi 22 Avril : La Puja

beau temps , -14c° au réveil, petite chute de neige l'après midi.

La Puja, c'est une prière et pour nous, c'est la cérémonie bouddhiste de bénédiction de l'équipe avant toute ascension.

grand beau temps, le Baruntse est tout ensoleillé.

Le Lama a construit un chorten avec une niche. On dépose nos cordes, piolets et chaussures devant, ainsi que quelques offrandes (un peu de nourriture et quelques roupies) et la bénédiction commence. Prières ininterrompues pendant toute la durée de la cérémonie, allumage d'un petit feu de branchage dans la niche qui n'arrive pas à  prendre, le bois trop vert sera finalement pré-allumé en cuisine avec le pétrole des réchauds. Mauvais présage ou non ? Antoine et Tsuke jettent de l'eau dans les airs.

Des drapeaux à  prières ( lungta ou "chevaux de vent", mais y a t il des chevaux sur les notres ? ) sont installés. Ils sont de 5 couleurs, blanc, rouge, jaune, bleu et vert et symbolisent les 5 éléments de la terre (espace, feu, terre, eau, bois).

Puis le riz, ainsi qu'une partie de la nourriture sont jetés sur le chorten en offrande aux Dieux et nous partageons avec eux, grignotant chacun un petit morceau. La cérémonie est terminée et le Baruntse est toujours illuminé de soleil. Bulle au campement et comme ça se couvre, après midi, consacrée au tarot. Une expé a l'air de descendre du col W en début d'après midi, au moins deux personnes, puis on ne voit plus personne. Il fait froid cette après midi et je ne suis pas bien. La diahrrée se prépare et se déclenche en fin d'après midi. Arrivée de l'expé canadienne (1 quebequois et 2 Tchèques de Vancouver), mais depuis le bas. où sont passés ceux aperà§us au col ?. Ce soir, je me contente d'une soupe sous ma tente. Du bruit cette nuit chez les canadiens.



Samedi 23

beau temps le matin, petites chutes de neige l'après midi

Arrivée de 2 français dans la nuit, qui se sont fait héberger chez les canadiens car ils n'ont pas leurs affaires. Les porteurs se sont égarés pendant la descente et sont restés dormir plus haut et l'un d'entre eux s'est même perdu.

Aujourd'hui, nous devons faire un premier portage. Tsuke et deux porteurs se proposent de nous aider et il faut tout préparer vite car ils sont prêts à  partir. On leur donne tout ce qui nous tombe sous la main. Je reste au camp pendant que le reste de l'équipe fait le portage et le français Valier Gali me demande si j'ai une radio pour leur demander de regarder s'ils voient le porteur perdu. Je pars finalement faire un petit portage sur la moraine et croise le sirdar des français qui rejoint le CB après un bivouac dans la montagne, il a soif et demande de l'eau (rare pour un Nepalais). Les porteurs coupent au plus court dans la moraine, carrément raide et ils ont du larguer une charge suite à  une chute...Le porteur perdu est retrouvé.

Petit portage en haut de moraine pour moi, Antoine Guillaume, Anne S, Tsuke vont jusqu'au pied du col et les 2 porteurs montent jusqu'au glacier.

Dans l 'après midi, visite de Valier et Stéphanie qui nous racontent leur histoire.



Dimanche 24 Avril Pâques

beau temps le matin, petites chutes de neige l'après midi

repos


Lundi 25 Avril

G, AS, Ph et Ts équipent le col W

Je monte au pied du col derrière Michal et Laura qui s'encordent. On passe par une rimaye en glace pour laquelle il faut mettre les crampons. Il y a une grande marche en glace mais qui se négocie facilement surtout à  la descente. Arrivée , il fait gris. Philippe est presque en haut du col, Anne Soisig attaque, bientà´t suivi de Guillaume qui n'apprécie guère le début en rocher merdique et pas dans l'axe de la corde. Le guide des canadiens nous a suivi jusqu'au pied du col et nous dit que c'est nettement plus à  droite et que même pour atteindre le col, on peut faire une trace plus directe. Il me conseille d'aller la faire, mais Guillaume a essayé sans succès, Valier également. Je redescend seule dans la trace car Laura préfère attendre Philippe et Michal reste avec elle attendre également. Pourtant j'aurai préféré ne pas descendre seule, mais il ne fait pas chaud. Le guide finalement redescendra aussi dans la trace soit disant mauvaise, mais sans corde la trace c'est pas si mal.

Antoine et Sam HS


mardi 26

repos, chute de neige (20cm). La neige nous remet une bonne couche qui repeint tout en blanc.

Discussion pour savoir si on monte ou non au C1. Je suis la seule à  être partante car Antoine n'est pas là , mais finalement, il arrive et explique qu'il faut monter. Les français montent aujourd'hui pour profiter d'un créneau météo annoncé par le père de Valier qui leur fait un routage météo.


Mercredi 27

On devait monter au camp 1, mais le beau temps tarde à  revenir et ce sera portage au col W pour G, AS, Ph, et moi. Laura montera au pied du col.

Antoine et Michal HS, feront demi-tour au camp de base avancé des tchèques, un peu en contrebas du pied du col, juste avant le raidillon terminal.

Je pars léger car je dois monter ce qui est déjà  au col. Les plus rapides partent en premier pour éviter les bouchons dans la montée du col. Le beau temps est revenu. Guillaume a fait une nouvelle trace pour le raidillon au pied du col , car avec la neige fraiche, il craint une avalanche (et il a raison de se méfier). Le couloir est plus raide et devrait se purger. Arrivée au pied du col, il y a quand même un peu d'attente. J'en profite pour récupérer et attaque. La corde a été déplacée vers la droite dans le bas et ça passe bien. Le milieu est peu raide, et le temps se gate. Ensuite c'est tout en glace très dure (glace noire) et les pointes avant mordent difficilement. J'essaye plus à  droite car il y a un renvoi de corde possible un pieu est en place, mais n'arrive pas à  l'atteindre. Retour dans l'axe et j' atteins péniblement le haut. Dépose de ma charge, le beau temps fait un retour, il est 16h. Je descends rapidement, car ils m'attendent tous au pied du couloir. Les premiers s'encordent et je suis décordée. La descente est bien longue et nous finissons à  la nuit tombante. Bonne journée, j'ai atteint le C1 !


Jeudi 28

On se remet du portage de la veille donc repos pour nous.

Les français redescendent du C2, tentative ratée. Stéphanie n'a pas trop supporté l'altitude.

Sam a décidé de repartir du CB, car il supporte mal l'altitude et dort mal la nuit. Il remonte sur la moraine "en courant" pour chercher ses affaires.


Vendredi 29

sam nous quitte. Après bien des hésitations les jours précédents, la décision est prise et Sam nous retrouvera à  Katmandou en ayant fait un trek plus bas.

montée au C1 avec Tsuké, et les malades Michal et Antoine qui toussent (et ça toute la nuit pour le plus grand plaisir de ceux qui partagent leurs tentes )

la tchèque est montée seule et bloque dans le couloir, on attend. Elle arrive crevée au C1, incapable de redescendre comme elle avait prévue.

La montée chargée dans le couloir est une vrai galère que Philippe épargne gentiment à  Laura en portant pour 2 dans le couloir. C'est le plus en forme de nous tous en ce moment, avec Anne Soisig

Le camp est monté par les premiers arrivés tout d'abord qui passent ensuite le relais. Quand Antoine arrive enfin, c'est presque fini, mais on a mal choisi l'emplacement.

Vent la nuit, et on est en plein dans son passage.


Samedi 30

beau temps le matin G et AS montent à  6400m

Antoine fait un portage depuis le pied du col pendant que je fais des murs de neige autour de la tente pour essayer de se protéger un peu.

La tchèque et Tsuke, qui n'est pas très bien et qui en plus n'a pas compris qu'on avait de quoi le nourrir, redescendent dans la matinée.

petite chute de neige l'apres midi


Dimanche 1 mai

nuit très ventée, Michal va chercher le gaz au pied du couloir, Antoine complete le mur de neige.

je monte à  6400m avec Laura. Ph et AS tracent le col à  6600m, G fait demi-tour au pied de la pente sous le col

Une expe autrichienne traverse le plateau. Ils vont tous très lentement, mais c'est à  6000m, c'est vaste et c'est désespérément plat. Une partie de l'équipe aura le temps de descendre le col W, les autres dormiront à  cà´té der notre campement.


Lundi 2 mai

encore une nuit tres ventée. On se lève à  3h pour aller tracer mais il y a du brouillard et de la neige vers 4h, donc on se recouche. Je pars vers 5h, mais seule n'ose pas et reviens. Finalement Antoine ira seul tracer vers 9h.Avec les chutes de neige, la trace est à  refaire tous les jours.

Sauna nepalais l'apres midi (chaud et froid suivant les nuages, tentative de s'isoler du chaud en ce mettant sous le karrimat).


Mardi 3 Mai

reveil 2h, depart à  4h Michal reste au camp mais me prête ses bà¢tons

Froid, mais beau temps jusqu'à  10h. La neige se met ensuite à  tomber.

Très froid malgré la doudoune, Laura et moi sommes derrière et nous arrêtons au soleil pour essayer de se réchauffer, car la trace repasse ensuite à  l'ombre. Les autres atteignent le col 6600 et s'y arretent. Je suis repartie, Laura me suit de loin. Quand j'atteins le col, les autres sont repartis mais ils ne sont pas très loin, agrippés à  une corde fixe pourrie pou franchir une petite rimaye. Ils m'attendent plus ou moins et je finis par les rejoindre plus haut sous la rimaye principale, une des difficultés de l'arête d'après les topos. Mais entre le col et cette rimaye, les nuages ont plus qu'envahi le ciel, ils sont même sur la montagne avec nous. Je ne sais pas où passer la rimaye que j'ai finalement atteinte car je ne vois plus la montagne.

Descente, on aperçoit AS et G devant mais il faut tout retracer puis on ne voit plus rien, heureusement il y a quelques piquets. J'oublie complètement de récupérer les cordes fixes.


mercredi 4 Mai

vent toute la nuit comme d'habitude, mais on a compris que les belles sculptures de neige ornant le camp ne sont pas là  par hasard. Démontage du camp sous le soleil pendant qu'on envoie Antoine prévenir Tsuke au CB qu'on descend et qu'on désire quitter le CB demain pour avoir le temps de tenter l'ascension de l'Imjatse pour se consoler.

Descente au CB, tellement chargée que je suis incapable de mettre mon sac sur le dos toute seule. J'ai perdu mon descendeur donc doit me remémorer le demi-cabestan à  6000m et dans des conditions délicates car j'ai un changement de cordes fixes à  faire dans la pente de glace ainsi qu'un croisement avec Tsuke qui monte nous aider. Mais impossible de faire quoi que ce soit dans cette pente donc j'aurai vraiment prefere qu'il attende au pied du couloir ainsi que le porteur. Car finalement, on fera la queue sac sur le dos en plein couloir car on ne peut pas se mettre à  plusieurs sur une même corde. Finalement , sortie du couloir et j'arrive à  laisser 2kg de gaz au pied du col et continue. Et atteint finalement le CB où m'attend un bon repas. Galère la descente, comme toute les descentes d'expe avec toujours une charge abominable pour ne pas faire d'aller retour.

Après midi froide, mais grand luxe lavage à  l'eau chaude sous la tente mess.


Jeudi 5 mai

camp au pied de l'Amphu Labtsa

Grand rangement, c'est le démontage du camp de base, avec étalage et emballage de la batterie de cuisine, préparation des charges aussi hautes que les porteurs et le départ en file indienne à  travers les moraines avec en fond la face W du Baruntse. Pas de chemin, mais des blocs et des blocs et encore des blocs avec juste un peu de neige de temps en temps pour rompre la monotonie. Et bien sur, on arrive sous la neige au campement avec l'attente des porteurs en boule au fond de la doudoune. Peu de place sur ce camp et gros travail de l'équipe népalaise pour piocher des emplacements pour les tentes. Ils nous serviront les repas sous les petites tentes car il fait mauvais et il n'y a pas d'emplacement assez grand pour espérer monter une tente mess. L'après midi, Tsuke et les porteurs accompagnés de Philippe monteront quelques charges au col.


Vendredi 6 Mai: passage de l'Amphu Labtsa et remontée CB Imjatse (Island Peak)

Magnifique passage, on monte tout d'abord sur une moraine assez raide, pour rejoindre la neige un peu plus haut et dans notre dos se dévoile tout e la vall ée des lacs . Le glacier plus haut est un escalier géant menant au col. On se faufile de terrasses en terrasses par les points faibles.

Arrivés au col, une surprise nous attend, une autre expé arrive par l'autre versant. On est parti tà´t sce matin pour les devancer car Tsuke avait apreà§u leur campement hier soir, mais ils ont été aussi rapide que nous, et nous les croisons dans la partie la plus délicate. Le début de la descente pour nous qui passe dans des barres rocheuses. Nous descendons en rappel et Tsuke mouline les charges, pendant que les porteurs de l'autre expé au contraire hissent les charges. Croisement réussi, mais la descente n'est pas finie car elle emprunte une succession de vires qui sont enneigées. Difficile pour les porteurs en basket car ne veulent pas user les belles chaussures fournies par l'agence. On attend au pied du col pour être sur que tout se passe bien, et finalement voici tout les porteurs et même la charge qu'ils ont larguées hier dans le premier portage. Michal est avec eux et est passé avec ses petites chaussures de rando pour être solidaire. Nous repartons dans la grisaille de l'après midi. La face sud du Lhotse disparaà®t dans les nuages, laissant justes les immenses glaciers et moraines de fond de vallée visibles. C'est encore plus immense de ce cà´té que de l'autre. Le Baruntse est toujours là  mais nous présente une autre face. Un immense lac long, long, long nous empèche de traverser directement la vallée pour rejoindre le camp de base de l'Imjatse. Nous longeons la rive G vers le bas puis la rive droite vers le haut pour rejoindre le CB. L'équipe népalaise et Michal continue vers le bas et nous attendrons au prochain village. Deux porteurs nous accompagnent. Camp de base rempli de tentes vides. Toutes les grandes agences sont là , mais leur clients doivent être au camp supérieur car c'est très calme. Juste une ou deux expes pour nous indiquer où trouver de l'eau, à  1,5 km du camp ! Guillaume et les porteurs se dévouent et les porteurs trouvent même à  emprunter un gros bidon à  une autre expe. Top du top, ils méritent un beau pourboire.


Samedi 7 Mai : ascension de l' Imjatse, descente Chukung

Il a un peu neigé cette nuit, mais on se lève quand même. Dehors c'est dans le brouillard, on monte vers le camp du haut en suivant le chemin peu marqué car tout a été légèrement saupoudré de blanc cette nuit. La nuit commence à  palir quand on atteint le camp du haut et le brouillard se trouve ne dessous de nous. Au dessus, bien plus haut des groupes de lumières se déplacent doucement, partis du camp du haut. Nous remontons un éperon pour déboucher sur un beau glacier d'où emmerge l'Imjatse. Derrière nous, le Baruntse et dépassant un peu, le triangle du Makalu, et toujours l'Ama Dablan dominant la vallée et le lac que nous avons longé hier. On voit bien aussi l'amphulabsla. Magique, de se rappeler notre journée d'hier. Le glacier est crevassé mais une bonne trace contourne efficacement les difficultés et mène au pied de la raide pente terminale. On la distingue bien , mais finies les rèveries, les belles lumières, le paysage magique, c'est le cauchemar qui commence. Alors que depuis quatre semaine nous n'avions vu que peu de monde, une grappe humaine pendouille sur des cordes fixes. Ca fait prétentieux d 'écrire ça, mais des clients se font hisser ou arrivent à  se hisser grà¢ce à  ces cordes, sans avoir manifestement jamais fait d'alpinisme , ni même avoir chaussé des crampons. Pas tous heureusement, mais on se retrouve au milieu d'un business terrible. On nous demande même de payer pour utiliser la corde. J'attaque en libre au milieu et rapidement le sherpa du groupe qui est un montagnard et n'aime trop le businessman du dessous meme s'ils travaillent ensemble me propose de monter avec les cordes , et discute avec moi pour savoir d'où on vient car il est quand même surpris de voir débarquer des français sans guide ni sherpa. Il est rassuré quand je lui explique notre expe. Finalement, AS, G et P ont réussi à  se faufiler devant, je les retrouve en haut , mais Antoine écoeuré est resté en bas et le regrettera. Descente du sommet entre 2 groupes sur les cordes fixes, puis tranquillement jusqu'au CB. Petite pause, Antoine commence à  descendre déçu de sa journée, on poursuit le démontage du camp car nos deux porteurs nous attendaient et on attaque la descente. Longue journée, mais enfin un sommet de fait. Et une belle journée de beau temps


Dimanche 8 Mai : Descente Dingboche

Petite marche jusqu'à Dingboche. Sur le bord du chemin, un monument aux victimes de la face sud du Lhotse, des Polonais. Michal en connaissait certains. J'arrive à  Dingboche cà´té rivière, ce qui ne semble pas être le bon accès car plein de petits chemins butent contre des murets de pierres. J'en enjambe quelques uns pour rejoindre l'artère principale du village. Joli, ce petit village sous une colline bordée de chortens et de drapeaux à  prières. De l'autre coté, l'Ama Dablam domine le village mais reste masqué toute la journée, dévoilant à  peine son visage de temps à  autre. Quelques paysans arrosent leur champ. Le canal d'irrigation suit le chemin qui traverse le village et l'eau peut être détournée vers un champ ou un autre en déplaçant quelques pierres. Il suffit ensuite de répartir l'eau dans le champ avec une cuvette. Vers le soir, les yaks qui déambulent devant les lodges sont conduits vers un enclos pour y être nourris et là  encore pas de porte, il suffit d'enlever quelques pierres pour démonter le muret qui clos le champ pour libérer le passage. Ce soir , Philippe voulant faire le détour par le Khallapatar, Antoine négocie le détour avec Tsuke. Bien sur les népalais iront directement au prochain camp alors que nous ferons un aller retour Khallapatar express.


Lundi 9 Mai : Kalapathar, descente Pangboche

Réveil très matinal, il fait encore nuit et les cuisiniers sont au boulot depuis un moment déjà  pour nous préparer le petit déjeuner.  Quand nous partons ils sont déjà  rendormis. Marche un peu rapide car il ya de la distance. Ca va bien au début, mais l'angine me rattrappe et je me sens de plus en plus fiévreuse. Bref arrêt à  côté d'un lodge et on repart. Passage dans le sanctuaire de l'Everest, tout baigné de brouillard, pas un bruit. Ambiance de recueillement, lieu très impressionnant car je ne m'y attendais pas, je ne savais pas que cet endroit existait. Les autres me décrochent, ca ne va pas bien. Quelques touristes ou népalais prennent de mes nouvelles car je ne dois pas avoir l'air trop fraiche. Enfin j'atteins le glacier du Khumbu qui descend de l'Everest. Peu impressionnant par rapport aux autres glaciers himalayens. Face à  moi la pyramide du Pumori et de l'autre côté du glacier, je commence à  entrevoir l'Everest, petite pyramide sombre masquée par le Nupse élancé, blanc de glace et de neige, magnifique montagne. Passage d'un confluent, avec de grosses moraines et débouché sur un paysage complètement inattendu. Une grande plaine de sable au pied du Kalapathar (qui est moche comme tout), petite épaule du Pumori et de l'autre cote du glacier toujours aussi majestueux l'ensemble Everest, Lhotse, Nupse. Mais surtout un complexe hôtelier borde cette étendue de sable. C'est ici que se sépare les chemins du camp de base de l'Everest et du Kalapathar. Bientôt le bout, mais encore un bon raidillon que je gravis péniblement. Plus personne sur ce chemin, je décide de poser mon sac sur le bord pour aller plus vite et rattrapper les autres, et ca marche. Je croise Antoine , Guillaume et Anne soisig qui descendent, mais arriverai là haut avec Michal, Laura et Philippe. Les nuages sont arrivés comme presque tous les jours, il fait froid et il est temps de descendre. Mauvaise surprise, mon sac a disparu, je descend rapidement jusqu'à  la plaine où m'attend Antoine, me renseigne. Personne n'a rien vu. On m'a volé mon sac et vu le peu de personnes croisées sur le chemin, je devine qui me l'a pris, mais il est parti et je ne le reverrai pas. Je suis crevée, je n'ai plus à  manger ni à  boire , ni de pull ! Philippe et Laura me passeront un peu d'eau et quelques graines avant de disparaître, descendant plus vite que moi. Heureusement Michal traine derriere et me passera une doudoune et sa derniere gorgée de thé. Descente longue, longue, longue, il pleut dans la vallée. Nous n'avons pas de carte et ne savons pas où se situe le village dans lequel nous devons retrouver l'équipe népalaise. Les copains ignorant ce détail ont filé devant. Ce sera halte en fin d'apres midi dans un village plein de lodges tous confortables et chauffés. Une trekkeuse nous montrera une carte et le logeur nous dira aussi que nous sommes à  une heure seulement de notre point de rendez-vous, mais nous sommes posés et ne bougerons plus aujourd'hui.

nuit en lodge et belle angine


Mardi 10 Mai : descente Namche, Beau temps le matin jusqu'à  Tengboche, puis gris


Bonne nuit sous les couettes et après un petit déjeuner, nous attaquons la descente. D 'après l'aubergiste et la carte prétée par la trekkeuse, nous avons une heure de marche pour rejoindre Diboche. Temps ensoleillé ce matin, ca nous change de la pluie et du brouillard d'hier après midi et enfin , nous découvrons la vallée et les gorges de la Dudh Kosi . Dan vient à  notre rencontre alors que nous admirons d'un peu trop loin des chèvres de l'Himalaya. Arrivée à  Diboche, un petit temple, puis un beau mur de litho mani, ces pierres gravées de prières, et un peu plus loin le lodge où nous attend Mulal et tout le groupe. Mulal est redescendu du camp de base de l'Everest quasiment en même temps que nous, on aurait pu se voir. Il a une pneumonie. Un thé et un pancake plus tard nous repartons vers Tengboche, le plus grand temple bouddhiste du Népal. Déception, personne aujourd'hui, juste un moine de garde. Toute la communauté est partie. Il y a une cérémonie dans un autre temple. C'est beau tout de même, belles peintures murales, mais ça manque d'un guide. On voit que le temple est riche car c'est en excellent état.

Nous repartons vers la rivière. Belle descente au milieu des rhododendrons en fleurs. L'arrêt casse-croute se fait désirer et il y a de moins en moins de monde sur le chemin. Aujourd'hui, j'ai de l'eau et m'arrête boire régulièrement, avec toujours Komol (le frère de Mulal) très discret, mais qui surveille efficacement les derniers. Mais même si l'appétit n'est pas grand, j'ai besoin de manger. Tout arrive, même la pause et son jus sucré et chaud. Ca fait du bien. On repart sur les chemins en corniche, et on débouche au dessus de Namche. C'est grand avec beaucoup de nouvelles constructions en pierre bien taillées et ça continue à  construire et tailler. On entend les tac-tac-tac incessants du ciseau sur la pierre. Les équipes de tailleur de pierres sont au travail sur les chantiers. Et après traversé un chantier voici notre lodge. Visite à  la police pour la déclaration de vol. La police est sur le haut de Namche dans un vieux bà¢timent. La fumée en sort et heureusement les policiers sont dehors autour d'une table sous un parasol dont il ne reste que l'armature. Je rédige ma déclaration dehors puis le policier va faire la sienne à  l'intérieur (en fait une copie de la mienne). Ici pas d'ordinateur, même pas de papier carbone, alors que 100m plus bas en ville, il y a plusieurs "internet cafe". J'attends, il fait froid cette après midi et je n'ai plus de grosse polaire puisqu'elle a été volée. La pluie menace. Mais le policier finit par sortir et j'ai enfin mon papier. Petit tour en ville pour acheter des CD, un nouveau carnet et des enveloppes pour la distribution de pourboire.

Anne Soisig se connecte à  l'hotel et me trouve le numéro d'appel du centre visa aux USA. Je demande au patron du lodge si je peux appeler. Oui, mais après le diner.

Mais après le diner, la réponse devient demain matin et en ville c'est fermé maintenant. Ce soir on s'enferme tous dans notre chambre pour préparer les enveloppes. Anne Soisig a la liste de tout le staff, Antoine a demandé à  Tsuke le rà´le de chacun. On force un peu sur ce qu'on avait prévu, car l'équipe a été vraiment super, sauf Djeke. On compte les roupies, complète en euros ...je me glisse de plus en plus profondément dans mon duvet, je suis claquée et n'ai plus un sous à  mettre en commun.

Mercredi 11 Mai : Départ de Namche vers 8h30, descente Lukla

Petit déjeuner et tentative de téléphoner de l'hotel. Toujours impossible. Nous partons après avoir enfin réussi à  téléphoner en ville pour annuler ma carte Visa avec l'aide de Michal.. Six longues minutes de petite musique avant d' avoir enfin la communication et quelqu'un qui parle français. Ca a duré quand même 20min au total. C'est parti pour la descente et ca descend vraiment jusqu'à  la rivière que l'on suivra avec comme d'habitude de belles remontées, en particuliers pour remonter sur Lukla. De belles éclaircies, les écolières en uniforme avec cravate remontent sur Namche depuis les "faubourgs" en contrebas. Le chemin est très fréquenté, toujours beaucoup de porteurs avec des charges énormes pouvant atteindre 100kg (seulement 70kg pour les femmes et les enfants !), fers à  betons, portions de conduite forcée, et même une poutre de soutien de toit. Ils s'y mettent quand même à  6 et posent très souvent. Mais ils sont également nombreux à  porter des caisses de bières ou autre ravitaillement pour les lodges. Et bien sûr beaucoup de touristes comme nous. Et toujours les commerçants ambulants avec leurs deux paniers au bout de la tige en bambou...Bref, les bouchons sur l'autoroute Lukla - Namche. Plusieurs ponts pour traverser et retraverser la rivière, impressionnant toujours et bardés de drapeaux à  prières, mais ce sont des ponts modernes, solides et stables. On s'y croisent, même avec les porteurs et leur lourdes charges, mais je n'ai pas testé avec les yaks, car leurs cornes sont un peu trop agressives. La rivière est bien en contrebas et souvent encaissée. Le long du chemin, dès que la vallée le permet, ce sont des villages et des cultures, bien vertes contrairement à  celles plus haut dans la vallée. Avec surtout des paysans et plus seulement des aubergistes pour touristes. Beaucoup de pierres gravées (Mani walls) dans tous les villages et à  leur approche. Dans l'un d'eux , bruit de tambour. Je passe une tête dans une maison, c'est un moine en prière dans une maison aménagée en temple. Petite suée dans la remontée sur Lukla et nous voici "en ville". C'est assez petit, mais avec une rue commerçante pour touristes. Nous rejoignons notre hà´tel en bord de piste. Après midi bien fraiche et nuageuse et nous nous réfugions dans la "dining-room" qui est chauffée.

Ce soir apéro avec tout le staff et remise des enveloppes de pourboires. Mais nous dinerons sans eux, car ca ne se fait pas pour les Népalais de diner dans les lodges à  touristes, il paraà®t que ca dérange les touristes et nous ne sommes pas seuls. Gateau au dessert.

Ca y est , la boucle est finie, retour à  la case départ. Maintenant plus question de dégustation de riz pour moi, c'est plutà´t du gavage. Malgré la descente, je n'ai pas retrouvé l'appétit.


Jeudi 12 Mai : retour Khatmandou

vol dans la matinée, Thamel l'après midi pour faire quelques courses et essayer de vendre les chaussures de Sam. J'achete un sac à  dos, une pochette "passeport", et on perd Antoine parti chercher une librairie. Visite de Durbar square , le vieux centre de Khatmandou avec de nombreux temples hindouistes, un petit marché. C'est un endroit où les népalais viennent se détendre assis sur les nombreuses marches des temples. Avantage c'est abrité aussi bien du soleil que de la pluie. Bel orage, pour le vérifier. Sur le marché les femmes n'ont pas bougé d'un pouce, elles ont simplement ouvert leur parapluie (qui peut également servir d 'ombrelle) et la pluie arrose les légumes.


Vendredi 13 Mai jour de grève

Presque tout est fermé, c'est presque calme dans Thamel. C'est la grève car ca fait 2 ans qu'une assemblee constituante siege sans resultats et le puple proteste.J'en profite pour sortir des rues marchandes. Nombreux bà¢timents assez anciens (maisons et temples) dans Thamel, mais peu entretenus. Mariage à  l'hôtel, pittoresque au début, mais au bout de quelques heures les tambours deviennent franchement dérangeants.

Pas digéré le repas du midi et de nouveau malade. Dommage, ce soir Mulal nous invite tous dans un super restau, cuisine tibétaine.


Samedi 14 Mai : Pashupatinath, Bhaktapur

journée tourisme organisée par l'agence. Dommage que je sois malade car le guide raconte plein de choses qui ont l'air captivantes, mais je suis incapable de rester debout en plein soleil pour l'écouter.

Pashupatinath : c'est le lieux de crémation aux portes de Katmandou. Aujourd'hui la rivière Bagmati est propre dixit notre guide car il a plu hier. Qu'est ce que ça doit être autrement ? La Bagmati se jette dans le Gange et comme le Gange est sacrée.

Les singes sont sacrés et courent partout. On les trouve en particuliers le long de l'escalier bordé de plusieurs chaitya qui fait face au ghâts de l'autre cà´té de la rivière. A l'intérieur de ces chaitya toujours la même sculpture représentant des linga (phallus symbole de Shiva).

Pas de vache, elles ont été "bannies" de Katmandou.

Pashupatinath c'est aussi le plus grand temple hindou du Népal dédié à  Shiva, le temple d'or, interdit au non hindouistes. Une foule s'y presse. De nombreux pèlerins venant d'Inde en bus visitent le site car c'est un lieu très sacré pour tous les hindouistes.

Il y a également un petit temple du Kamasutra. Ces temples servent de livre d'image pour l'éducation sexuelle des jeunes. Avant le mariage, les familles se renseignent pour savoir si la future épouse a bien été au temple régulièrement.

Bhaktapur

village médiéval, pratiquement sans voiture donc sans klaxon, avec des "parloirs", abris sous lesquels viennent s'assoir les anciens pour discuter à  l'ombre tout en regardant passer le monde.. Beaucoup de temples, c'est ce qu'on voit en premier. Ancien village de potiers, il en reste encore beaucoup et c'est devenu en partie une industrie touristique. On trouve également une petite papeterie, des ateliers de travail sur bois, avec chaque fois passage par le magasin. En Mai, les moissons sont en partie faites et quelques familles vannent le blé à  l'ancienne devant leur maison.

Boudhanath Stupa, Katmandou. Autant de touristes que de pèlerins qui tournent autour du stupa et font ou non, tourner les moulins à  prières (mani korlo à  tourner dans le sens des aiguilles pour que le mantra se déroulent à  l'endroit). Des temples également et les "marchands du temple". Bel endroit pour admirer les népalais, tibétains et tibétaines, ...souvent en tenues traditionnelles et les moines téléphonant avec le portable tout en tournant eux aussi.

Passage dans une banlieue de Katmandou pour rencontrer notre officier de liaison. Antoine doit lui signer un papier certifiant sa présence au camp de base du Baruntse. Elle en profite pour faire une photo du groupe, puis retour à  l'hotel. Diner entre nous au restau indien et toujours malade. Poulet tandouri, c'est bon, mais je ne le digère toujours pas.


Dimanche retour en France

Petit surpoids de bagage à  l'aéroport, taxés ou non à  la tête abrutie ou non du client. Fouilles à  répétition des bagages à main avec confiscation d'un paquet de piles et disparition de quelques objets...puis tout s'enchaine rapidement. Brève correspondance à  Dehli où tout se passe bien malgré les craintes d'Antoine. Roissy, tous les bagages arrivent, en prenant leur temps comme d'habitude à  Roissy. A Kathmandou, c'est plus rapide ! Reste la galère du RER D pour rentrer et donc 3h après , home sweet home, nous retrouvons notre jungle d'Echarcon et ses rosiers tentaculaires qui m'agrippent au passage alors que je cherche à  approcher de la maison dont Antoine se demande bien ce qu'il a fait des clés.