Turquie 2011
Suite à la proposition bien tentante de Jean François de faire du ski dans l'Est de la Turquie, je lui réponds (après réflexion de quelques jours) que je pars avec lui et ses amis d' Albertville. Envoi de quelques mails aux parisiens pour aider à compléter l'équipe et voilà enfin le jour du départ.
Les Alpins: Corinne , Denise, Philippe, Jean-Pierre, Vincent et Jean-François
Les parisiens: Michèle, Antoine, Florent, Hubert
Départ de Lyon avec une heure de retard du à des problèmes sur Istanbul. On arrive donc à 19h à Istanbul pour une correspondance à 19h ! Et pourtant, on prendra l'avion. Nous sommes attendus et guides à travers l'aéroport pour récupérer nos bagages, les passer à la douane, les redonner et prendre l'avion. Tous les passagers nous regardent arriver, nous sommes français alors que la plupart est turque et nous sommes les derniers. Atterrissage à Erzurum dans l'est de la Turquie avec une heure de retard. Des feux d'artifice sont tirés en ville, le froid est là et la neige aussi.
En ville les trottoirs sont gelés et très glissants. Nous prenons notre premier Kebab avant de rejoindre notre hôtel.
Visite de la ville en matinée. Un fortin sur le haut de la ville, une mosquée, une medressa. Le ciel est tout bleu, le froid vif à presque 2000m d'altitude. La ville est entourée de petites montagnes très arrondies et tout est blanc. Erzurum, c'est 11mois d'hiver et un mois d'été, et nous sommes en hiver.
|
|
|
Embarquement dans le minibus , destination Yaylalar, sans oublier l'arrêt pique nique au bord de la rivière. Les traditions ressemblent curieusement à celles des Arméniens, mais il ne faut pas le dire.
D' Erzurum, on descend dans des gorges en direction de la mer noire qu'on n'atteindra pas, mais nous sortons de la neige, passons par le printemps, avec des villages accrochés au flanc des gorges, des petits champs le long de la rivière quand la gorge s'élargit puis remontons au niveau de Yusufelli et retrouvons l'hiver. La petite route est coupée par une avalanche à 2-3 km du village. La nuit vient de tomber. Pelletage pour garer le minibus. Nous sortons les frontales et finissons à pied pendant que le chauffeur attend le chasse neige. Le personnel de l'hôtel vient à notre rencontre et nous atteignons Yaylalar, petit village perdu au milieu de la neige au bout de la route et la pension tout confort dans laquelle nous séjournerons.
|
|
|
Il fait bon, et d'autres touristes sont là, quatre grenoblois. Notre premier diner nous attend, excellent. En fin de dîner, le minibus arrive. Il est 21h30, nous sommes au fin fond des montagnes turques et un chasse neige vient de dégager une route ne menant nulle part. (ce ne sont pas des fonctionnaires …)
6h , le petit déjeuner nous attend avec un buffet garni dans lequel on ne sait quoi prendre entre le fromage, les saucisses turques, les confitures maison, le halva liquide ...j'opte pour les confitures et le thé qui est à disposition en super concentré dans le samovar. Ce matin, je ne le dilue pas assez, il est fort.
Première randonnée à skis, nous montons directement au dessus du village dans une vallée très encaissée au début mais qui s'évase et donne accès à différentes combes et sommets. Le sommet projeté est atteint trop rapidement, il fait beau et la neige est excellente et donc le groupe poursuit avec des objectifs secondaires plus ou moins lointains et se scinde en deux sous groupes. Regroupement pour la descente et le retour au village. On traverse un autre village, les quelques voitures dépassent à peine de la neige, redémarreront -elles ? Il reste quelques habitants et quelques animaux dans ce village, malgré l'absence de route l'hiver, mais une bonne piste le relie au village à peine 1 km plus bas. Comme tous les jours, le tas de chats nous attend et essaye de se faufiler à l'intérieur quand nous entrons.
|
|
|
Départ à 6h30 vers Olgunar, petit village complètement désert. On remonte dans une combe plein nord; Le temps un peu bouché le matin s 'améliore dans la matinée . Encore une fois le sommet est atteint rapidement et JF, Ph et V se font une petite descente raide en prévoyant ensuite de remonter un couloir. Nous descendons par l' itinéraire de montée et A, F et moi envisageons de rejoindre les spécialistes pentes raides par des pentes plus débonnaires, mais le temps vire à la neige et au moment de remettre les peaux pour remonter, nous sortons les masques pour descendre. Retour à la pension , le casse-croute nous attend (pain, thon, feuilles de vignes, fromage, orange, et le petit jus de fruit. Douche avant de se retrouver à discuter autour du poêle (pas trop près car trop chaud), une bière ou un raki à la main pour regarder la course du lendemain. JF a tout préparé et il nous explique ses plans qui sont toujours de belles courses.
|
|
|
il y a un anniversaire en France..et dans le kackar, il neigeote ce matin. On part quand même vers 6h30, au plus près comme le premier jour et, chanceux comme on est , le beau temps revient.
![]()
|
C'est tellement bon qu'on fait deux fois la même montée rien que essayer une autre descente. Certains vont même chercher de bien beaux couloirs.
|
|
|
|
Ce soir pour la discussion du programme, petit bémol. JF voudrait aller au Kackar mais pas avec tout le groupe car la course est très longue, aussi bien en distance qu'en dénivelé. Il irait bien avec juste Ph et V qui marchent bien. Il a d'ailleurs prévu une autre très joli course pour nous, mais ca me tente ce Kackar et Antoine aussi. Le Kackar, c'est 20km de ski de fond, 2000m de deniv, pour skier en face S dans de la mauvaise neige, alors que les versants N sont en poudre. Mais je privilégie la balade à la qualité de la neige. JF insiste sur le rythme à tenir, il a raison , mais ca me tente trop et JF n'aura qu'à filer sans nous attendre et si nous trainons trop nous ferons demi-tour quand JF, Ph et V descendront. C'est décidé pour demain 2 groupes Kackar et un groupe pour ??
Départ 4h30 après une très mauvaise nuit où Antoine et moi avons évacué la chambre asphyxiés par des retours de poêle, tentative de dormir dans la salle à manger, dans le couloir avant de retourner dans la chambre porte grande ouverte pour aérer.
Antoine et moi partons et nous faisons rapidement dépasser par trois avions. Le jour se lève et la brise aussi, froide. La vallée est dans l' ombre et la bise forcit franchement. Devant, nous apercevons les trois avions qui ont ralenti et finalement avancent à notre rythme. Au bout de 4h de ski de fond nous atteignons le soleil juste avant d'attaquer les premières pentes du Kackar. Les avions se débattent à la trace dans un premier couloir, ils progressent lentement et nous remontons profitant maintenant de cette trace. Antoine les rejoint en haut du couloir. Ils m' attendront un peu plus loin. Nous continuerons l'ascension ensemble (avec toujours V et JF en trace). Techniquement les pentes supérieures sont faciles, mais ça sent la plaque, on s'espace...on rejoint une arête caillouteuse, je crois que c'est gagné, mais non, une petite corniche barre l'arête, tiendra tiendra pas, pas envie de tester et donc 50M sous le sommet demi-tour.
|
|
|
Dommage, car même si c'est venté, il y a grand soleil et tout est dégagé autour. On ne verra pas l'autre côté du massif. Retour au gite. L'autre groupe est rentré mais est peu bavard. JP a déclenché une plaque, pas de blessé mais un ski y est resté. Osera t il demander des skis aux grenoblois qui rentrent en France demain, oui ! Et c'est avec des fats de djeun qu'il finira le séjour. Dernier soir à Yaylalar.
![]()
|
Départ vers 8h pour atteindre le lac de Van vers 20h. Au début on reprend notre itinéraire de l'aller : descente sur Yussufelli et le printemps, les corneilles (mantelées) laissent la place aux pies et autres oiseaux puis c'est la remontée vers la neige et les hauts plateaux de Erzurum.
Une grande pause restau pour manger des truites au fromage et on repart. Vaste plateau ocre et blanc, avec des villages éparpillés ça et là. Un renard brun court sur le plateau, le soleil descend doucement et le nuit nous surprend alors que nous descendons légèrement vers le lac (alt 1600m). La température se fait plus douce et nous sortons de la neige. Installation à l'hôtel. Vaste salle à manger mais c'est vide et il fait froid dedans. Mais l'accueil est sympathique et toujours aussi important, on y mange bien.
Nous sommes au bord du lac et la neige est loin, c'est donc en minibus que nous partons ce matin, direction Gevas un peu à l'ouest. Nous longeons le lac. De l'autre côté du lac, le soleil éclaire de rose le Suphan, ce cône volcanique qui culmine à 4000m. L'eau est calme, un vrai miroir. Le minibus nous dépose juste au dessus du village, à la limite de la neige. L'artos Dag est juste devant nous et on devine un itinéraire peu exposé en face N. F a oublié son arva et le chauffeur, A et V feront un aller-retour express à l'hôtel, suivi d'une montée compétition. Belle montée au dessus du lac, on distingue l'Ararat et les montagnes iraniennes et irakiennes. Mais mauvaise surprise, le vent se déchaine sur les crêtes , complètement pelées. JF teste les plaques dans les pentes nord, ca tient bien et nous suivons. J P skie comme un dieu à la descente avec ses flaps.
Le minibus nous attend en bas avec le pique nique et nous irons ensuite boire le café au village. Ambiance « tripot ». Rien que des hommes qui fument tous en jouant aux cartes ou au okey en buvant du thé. Dehors ambiance tranquille d'un beau dimanche après midi ensoleille. Les familles rangent le pique nique sur les bords du lac.
Temps gris, nous partons pour l'Erek Dagi qui domine Van. Difficile de trouver la route qui mène à Yedi Kilise. On tourne dans la banlieue en demandant notre chemin toutes les cinq minutes et après avoir tourner en rond pendant une heure (à observer tous ces gens qui partent travailler) nous atteignons yedi kilise. Bonne surprise car ca veut dire sept églises et dans ce village se trouvent les restes de Varagavank, monastère arménien détruit par les turques. Actuellement en restauration, les villageois nous font visiter puis nous regardent partir skis sous le bras, sous la neige. Yussef nous accompagne à pied. Courte randonnée car une demie heure plus tard nous sommes de retour. Les villageois retiennent leur patou qui n'a pas l'air d'apprécier les étrangers et un des villageois nous invite à prendre le thé et nous offrira également de la galette et du fromage aux herbes. Ibrahim est déjà installé, il nous attendait au chaud. Maison classique avec tapis télé et poêle. C'est une famille turque dans un village kurde, explication peu claire sur cette intégration car yussef ne traduit pas vraiment. Retour à l'hôtel pour un pique nique plus conséquent avant d'aller visiter la forteresse de Van et d'aller prendre une pâtisserie avec un chocolat chaud pour changer du thé, pour finir ensuite dans un café en ville, en jouant au okey en buvant du thé. JF et C y retrouvent un ami perdu de vue depuis 15 ans. Achat en ville de jeux de okey pour s'entrainer à l'hôtel. Diner face à la télé, avec les infos « style TF1 » en pire, des clips, des gags …
Concert et manifestation pro kurde à cette occasion, avec barrage et fouille pour entrer dans la zone du concert. Tout est calme, les femmes dansent, les hommes autour ne bougent pas. Les femmes sont en costume plus ou moins traditionnels et aux couleurs vives jaune, vert et rouge du kurdistan, les hommes sont en couleur sombre. Nous sommes vite repérés et inviter à monter sur l'estrade, à filmer, prendre des photos etc...Y n'a pas osé entrer et A ne nous a pas vu entrer et est reste avec Y et V. Déjeuner en ville (Iskander et Baklava). Visite d'un petit souk , , nous perdons Yussef, pourtant nous l'attendons en regardant les manifestants rembarquer dans leur bus pour rentrer chez eux. Puis on va au marché aux fromages (brebis aux herbes) et au miel (regroupement curieux), puis viande ...Invitées pour prendre le thé à la quincaillerie, on achètera un peson. Ville bien accueillante seul Youssef s'y sent très mal à l'aise, mais c'est vrai que les kurdes n'aiment pas trop les turcs.
On prend l'avion cette après midi à Van , donc on se lève tôt pour profiter de la matinée. Ski ou visite ? Ce sera ski, car on est reste sur notre faim ces derniers temps. Denise a oublié son arva ce matin, chacun son tour. Et ca part vite , Corinne décroche puis Denise, Florent batifole. Quant à moi, je ferme la marche comme d'habitude. Ça botte aujourd'hui. On atteint finalement la crête et n'avons pas le temps d'aller plus loin. Descente au village, les villageois sont assez surpris de voir des touristes avec des skis, surtout qu'il y a justement une petite remontée pas très loin et qu'on n'y a même pas été. Distribution de friandises aux quelques enfants présents et direction l'école. C'est l'heure de la récréation quand nous arrivons, ca vient de sonner et tous les gamins sortent avec les instits, tous surpris de voir débarquer un groupe d'étrangers en tenue de skis. Heureusement, il y a une prof d'anglais, et là encore toujours la même question : qu'êtes vous venus faire dans ce trou perdu ?
Instit en costume cravate, élèves en uniformes avec cravate également, petite salle de classe bien pleine , les enfants sont souvent à trois par banc (de 2 places). Quelques filles parmi les plus âgées parlent un peu anglais, Les cours reprennent et nous sommes invités dans les classes. Franche rigolade et belle pagaille dans l 'école, les enfants se souviendront surement de notre visite. Retour hôtel, rapide repas et direction l'aéroport. Départ retardé car il y a des perturbations sur Istanbul et finalement nous décollons. Soirée à Istanbul, il neige sur la mosquée bleue. Diner dans une « cantine » puis bar à bières pour djeun étranger qui viennent découvrir les parfums du narguilé.
Ambiance glaciale dans la mosquée bleue, dans Sainte Sophie, des édifices gigantesques, mais aussi au palais de Topkapi. On ne voit pas l'Asie des terrasses car c'est plein de brouillard froid. On se met finalement un peu au chaud dans le bazar égyptien, rempli d'épices et de loukoum. De là, on ressort et en allant vers le grand bazar , on traverse les vieux quartiers d'Istanbul. Plein de vieux caravansérails, avec des échoppes tout le long des rues. Grand bazar, plein de touristes mais également de Stambouliotes. Passage par une pâtisserie salon de thé pour se refaire une sante, puis on finit la soirée dans le quartier européen des ambassades de l'autre côté de la corne d'or, quartier avec des tours génoises, des avenues éclairées comme à Noël, et le vieux tram . Des galeries transversales très art -déco donnent sur ces grandes avenues. Diner dans le quartier, cher et pas terrible, mieux vaut manger ailleurs. (et visiter le quartier avant).